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NEWSLETTER N° 197 : TOUT SAVOIR SUR LA DÉFORMATION RÉMANENTE PAR COMPRESSION (DRC / COMPRESSION SET)

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NEWSLETTER N° 197 : TOUT SAVOIR SUR LA DÉFORMATION RÉMANENTE PAR COMPRESSION (DRC / COMPRESSION SET)

Lorsqu’un joint d’étanchéité est mis en compression dans son logement, il doit être capable de reprendre le plus rapidement possible sa forme initiale une fois la contrainte supprimée. C’est cette capacité – essentielle à l’étanchéité et à la longévité des systèmes – que mesure la Déformation Rémanente par Compression (DRC)

Pourquoi la Déformation Rémanente par Compression (DRC) est-elle si importante ?

Le caoutchouc est un matériau incompressible, mais déformable. Dans un assemblage, le logement est dimensionné pour accueillir la déformation du joint et assurer la pression nécessaire à l’étanchéité.

Cependant, sous l’effet :

  • d’une compression prolongée,
  • de la température,
  • de l’environnement chimique,
  • et de l’âge du matériau,

les macromolécules se réorganisent et le joint perd progressivement son élasticité d’origine.

➡️ Ce phénomène est la DRC : plus elle est faible, plus le matériau conserve son effet ressort et sa capacité à assurer une étanchéité durable.

La DRC : un indicateur clé pour vos pièces

Une mauvaise DRC induit :

  • un affaiblissement de l’étanchéité,
  • une perte de précontrainte,
  • une diminution de la durée de vie de l’assemblage,
  • des risques de défaillance fonctionnelle.

Chez Chevalier-Cleret & Eltec, nous formulons et sélectionnons nos élastomères afin d’obtenir des DRC faibles, adaptées à vos contraintes d’usage.

🌡️ Ce que la Déformation Rémanente par Compression « maquette » selon la température et la durée

 La DRC n’est pas uniquement une mesure statique : c’est un test de comportement dans le temps. En ajustant la température et la durée d’essai, on simule différentes conditions que le joint rencontrera en service.

🔥 Déformation Rémanente par Compression à haute température : un vieillissement accéléré

Lorsqu’on réalise une DRC à 70°C, 100°C, 150°C, 200°C… on simule :

  • le vieillissement thermique accéléré,
  • la perte progressive d’élasticité,
  • la dégradation du réseau macromoléculaire,
  • ce que plusieurs mois ou années d’utilisation provoquent sur un joint.

➡️ il s’agit clairement d’un vieillissement accéléré.

❄️ Déformation Rémanente par Compression à basse température (0°C, -10°C, -20°C, -40°C…) : comportement en service froid

À froid, le matériau devient plus rigide et perd une partie de sa mobilité moléculaire. Ici, la DRC ne vise plus à simuler un vieillissement, mais à maquetter le comportement fonctionnel dans un environnement froid :

  • rigidification du matériau,
  • risque de perte temporaire d’élasticité,
  • éventuelle fissuration ou micro-craquelures,
  • maintien de l’étanchéité dans des conditions hivernales, montagnardes ou aéronautiques.

➡️ Cela permet d’évaluer si le joint conserve suffisamment de retour élastique malgré la dureté accrue du matériau.

📏 Comment mesure-t-on la DRC ? (norme NF ISO 815-1)

1. Préparation d’une éprouvette (type A ou B)

– éprouvette de type A : disque cylindrique de diamètre 29,0 mm et d’épaisseur 12,5 mm

PLOTS COMPRESSION SET

 – éprouvette de type B : disque cylindrique de diamètre 13,0 mm et d’épaisseur 6,3 mm

L’éprouvette de type A est préférée car ses dimensions amènent une plus grande précision de mesure.
On utilisera l’éprouvette de type B lorsque celle-ci pourra être prélevée dans un produit en caoutchouc

2. Compression à un taux défini (souvent 25 %) via un montage comprenant 2 plaques de compression, des butées et un dispositif de serrage

MONTAGE DRC AVEC PLOTS
MONTAGE DRC -

Les plaques de compression sont en acier chromé ou inoxydable. Elles doivent être rigides et de dimensions suffisantes pour que l’éprouvette comprimée ne déborde pas.

Les butées en acier permettent d’obtenir la compression demandée. Leur forme, dimension et position sont adaptées pour qu’elles n’entrent pas en contact avec l’éprouvette comprimée.

MONTAGE DRC CALES

Pour l’éprouvette de type A, la hauteur de la cale est de 9,38 mm et pour le type B de 4,72 mm pour obtenir un taux de compression de l’éprouvette de 25 %.

Un dispositif de serrage à vis convient, mais pour les essais à basse température un système de libération rapide est nécessaire.

Une étuve ou une chambre froide sont nécessaires selon le cas, pour maintenir le montage à la température requise.

3. Maintien sous compression pendant un temps et une température spécifiés.

4. Décompression et mesure de l’épaisseur finale après stabilisation.

5. La DRC est calculée selon la formule suivante
(H1 – H2) x 100 / (H1 – H3)
H1 : hauteur initiale de l’éprouvette

H2 : hauteur finale de l’éprouvette après essai

H3 : hauteur de la butée

📊 Conditions courantes d’essai

Durées : 24 h, 72 h, 168 h, 336 h…
Température normale : 23°C ± 2°C

Exemples selon matériau :

NBR : ~100°C

Silicone / FKM : ~200°C

➡️ Une DRC < 20 % après 70 h est un bon résultat pour un joint fonctionnel.

📈 Valeurs typiques de DRC avec temps + température (70 h – conditions recommandées)

 

Élastomère Temps d’essai Température d’essai DRC typique (%) Commentaire
Silicone HTV 70 h 200°C 10 – 25 Tenue élevée à chaud
Silicone LSR 70 h 200°C 8 – 20 Homogénéité du réseau → meilleure DRC
FKM (fluoro) 70 h 200°C 10 – 25 Résistance thermique élevée
NBR (nitrile) 70 h 100°C 15 – 35 Sensible à la compression et aux huiles
EPDM 70 h 125°C 10 – 30 Bonne résistance chimique et UV
CR (chloroprène) 70 h 100°C 25 – 45 Plus sensible au vieillissement thermique

 

Les valeurs indiquées correspondent à des essais réalisés selon NF ISO 815-1 et représentent des conditions de référence. Elles permettent de comparer la DRC des différents matériaux et de comprendre leur comportement sous compression prolongée.

📈 Comment améliorer la Déformation Rémanente par Compression ?

La DRC peut être optimisée à plusieurs niveaux :

✔️ 1. Par la formulation

  • Ajustement du taux et du système de réticulation,
  • Sélection de polymères de meilleure stabilité thermique,
  • Ajout de charges renforçantes adaptées,
  • Optimisation du taux de plastifiants et additifs.

➡️ Une formulation bien conçue peut réduire la DRC de 30 à 50 % par rapport à une formulation standard.

✔️ 2. Par le procédé

  • Étuvage post-vulcanisation (post-cure) :
    élimine les volatils → baisse significative de la DRC pour silicone, FKM, EPDM.
  • Maîtrise du temps et de la température de vulcanisation,

✔️ 3. Par le design du joint

  • Profil optimisé pour limiter l’écrasement permanent,
  • Tolérances ajustées pour garantir le taux de compression idéal,
  • Choix d’une géométrie permettant un bon retour élastique.

✔️ 4. Par la validation en conditions d’usage

  • Tests à températures représentatives,
  • Cycles compression/décompression,
  • Vieillissement accéléré complémentaire.

➡️ L’amélioration de la DRC passe donc autant par la matière, que par le process, le design et la validation fonctionnelle.

🔍 Notre engagement qualité

Dans notre laboratoire, nous contrôlons régulièrement :

  • les DRC de nos propres formulations,
  • les DRC des matières achetées,
  • la DRC en vieillissement selon vos conditions d’usage spécifiques.

Objectif : garantir la fiabilité des pièces silicone et caoutchouc que nous produisons pour vous.

 📩 Besoin d’un accompagnement technique ou d’essais DRC pour votre application?

🔗 Nos équipes R&D, laboratoire et laboratoire sont à votre disposition.

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